François Lucas : Allez, Valérie, Noémie on y va. Nouveau clip : la salle de bain. On aura le droit à une belle aire de rotation par Valérie, experte en fauteuil.


Valérie Darde : En plus on a une porte avec un accès direct à la chambre. Impeccable.


François Lucas : Noémie, tu sais, la salle de bain, c’est la pièce la plus stratégique. Se laver, ce n’est pas évident du tout. Utiliser des WC, avoir accès au lavabo, souvent ce sont les gênes principales qu’on rencontre au domicile des gens. Il y a les trois fonctions, là c’est parfait : Douche, lavabo, WC, de l’espace. A savoir également, dans leur handicap, les gens vont passer plus de temps que nous, les valides, dans cet endroit. Nous, ça va prendre un petit quart d’heure : la douche, le lavabo et autres. Pour certains handicaps, ça va être long. Ça peut être une heure, par exemple. Donc, un endroit où le temps compte, où tout est important. On remarque qu’il y aura un radiateur qui permettra, en demi-saison, d’avoir une température ambiante, réglable jusqu’à 23 ou 24 °C même. Quand des gens ont fait des séjours dans des centres hospitaliers ou autres, ils ont vécu six mois ou un an, pour certains, à des températures de 24 ou 25°C, donc très vite, ils ont froid, et vont être déshabillés plus longtemps que nous et autres, donc une ambiance un petit peu plus chaude que pour les valides. Par contre, qu’est-ce que ça t’inspire, l’aire particulière, très belle, mais quand même, il y a des fonctions ? C’est particulier !


Noémie Aubert : Tout à fait ! Quand on rentre dans cette pièce, elle est magnifique, les couleurs sont très contrastées : très joli, très lumineux. Vraiment, je trouve ça de toute beauté. Ce que je vois aussi, ce que je remarque, c’est la taille de cette salle de bain, parce qu’on n’a pas de salle de bain comme ça. C’est quand même assez rare. Et puis, au niveau de cette douche, il y a l’immensité de cette douche, le contraste des couleurs qui est un petit peu différent de la salle de bain elle-même, le carrelage à même le sol, et non un bac de douche, et puis cette petite mosaïque blanche un petit peu mat, la barre qu’il y a le long du carrelage, et je pense que c’est un siège pliable, ça c’est un peu étonnant, mais on peut imaginer à quoi il sert. Enfin, un aménagement tout à fait spécifique de cette douche.


François Lucas : D’accord, tu as mis le doigt sur tout ce qui est stratégique, et des fonctions qui sont très utiles pour un certain nombre de personnes handicapées. Tu as parlé des couleurs : effectivement, tu vois ce carrelage, ces coloris, ce n’est pas un hasard ; pour les malvoyants, les gens désorientées, ça peut être une aide au cheminement : je suis ces pavés de couleur, ça me guide, vers le lavabo, le WC, la douche. Au niveau mural, c’est un peu la même chose : on s’aperçoit que cette frise a un relief. Donc, quelqu’un qui serait à son lavabo, elle est aidée par une coloration au niveau du carrelage au sol, et là aussi, tactilement, elle va reconnaître l’endroit où elle est. Ca va l’aider à cheminer. Et puis, c’est joli, ça n’a pas l’aspect médicalisé à outrance. Il faut à tout prix, et ce gîte l’a parfaitement réussi, essayer de pas rendre trop médical, bloc quelconque, système lourd, ça rappelle aux gens de mauvais souvenirs, ce n’est pas très beau. Et puis une famille, il y a aussi les valides, il y a tout le monde, et de tout façon, tout le monde est à la recherche d’une esthétique, de quelque chose d’agréable.