Valérie Darde : Donc là, nous sommes dans une douche comme on l’a vu, d’un gîte recevant un public large. Par contre, dans certaines situations, notamment chez les particuliers, il existe des réponses beaucoup plus adaptées et beaucoup plus spécifiques en fonction des difficultés de chaque personne. Notamment au niveau du mitigeur, là c’est un mitigeur thermostatique classique que certaines personnes auront du mal à utiliser, puisque si on a des problèmes articulaires, des douleurs au niveau des doigts ou une faiblesse musculaire au niveau des mains, le bouton sera très difficilement utilisable voire impossible. Donc, il existe des mitigeurs à manette longue, que François va vous montrer.
François Lucas : Donc la Noémie, tu vois un mitigeur un petit peu particulier mais je pense qu’il va correspond au attente de Valérie. Si tu veux, là c’est le réglage du débit tu as un levier, là c’est le réglage de la température. Est-ce que tu veux vérifier que tout ça fonctionne correctement. Donc là tu règles ta température avec un doigt.
Noémie Aubert : Avec un doigt comme disait Valérie pour les gens qui ne peuvent pas …
François Lucas : Et puis si ça fonctionne avec un doigt, ça fonctionnera pour beaucoup beaucoup de gens
Noémie Aubert : C’est très très souple.
François Lucas : Et la c’est le débit
Noémie Aubert : c’est là c’est la même chose. Pas de résistance, c’est très maniable.
François Lucas : Ce mitigeur thermostatique a une autre qualité, c’est que le corps de chauffe ne va pas monter en température lorsque l’eau chaude va passer. Il restera à température ambiante constante. Voilà : un particulier on s’adapte à son potentiel.
Valérie Darde : Noémie, on va parler des barres d’appuis, puisque là nous avons ici dans ce joli gîte, une barre inox et tu vas tester toi-même, tu tiens celle là et tu viens toucher celle en inox qui est fixée au mur.
Noémie Aubert : Nette différence, celle-ci est beaucoup plus froide, celle-ci je n’ai pas la sensation de froid. Ça, ça me parait tout lisse et là je vois des rainures. Une couleur différente : une couleur rouge, je suppose que c’est pour faire des contrastes de couleur. Voilà ce que je peux te dire sur cette barre que tu m’as donné.
Valérie Darde : Tu as résumé toutes les caractéristiques d’une barre d’appui qui sont normées maintenant. Donc, effectivement comme tu as dis : le tactile, ni chaud ni froid parce que sur une barre inox on peut avoir un écart de température important si l’on met de l’eau chaude dessus ou si la pièce est froide, alors que là on aura un écart beaucoup plus restreint. La couleur, par rapport à des déficiences visuelles, malvoyances ou par rapport à des problèmes de désorientation, il faut qu’on puisse voir les appuis quel qu’ils soient, donc là on est dans la douche ou si on prend une barre rouge sur la faïence blanche ça se voit beaucoup plus qu’une barre blanche sur de la faïence blanche. Le contraste de couleur est important. Ensuite, comme tu l’as vu, cette barre est striée. Donc là, on a une caractéristique antidérapant, d’anti glisse. Je vous rappelle anti glisse, contraste de couleur, tactile et pas de rupture de continuité. Il existe des coudes, des t, des longueurs de barres différentes que l’on peut assembler afin d’éviter cette rupture de continuité. Donc là on va avoir un exemple que François va nous montrer : un système de barre que l’on peut poser, donc une barre coudée puis un retour vertical sans rupture de continuité. Mais là on peut noter tout de même par rapport à cette histoire de contraste de couleur qu’une partie de la barre n’est pas visible blanc sur blanc, alors que sur la partie faïence bleue tranché de couleur ça va, on la distingue bien. Donc là nous sommes en face d’une douche siphon de sol, dite à l’italienne par où l’eau s’évacue par gravité. Mais parfois chez des patients, il nous arrive, nous les ergothérapeutes, d’avoir l’impossibilité technique de réaliser ce type de douche et donc il existe une solution technique pour répondre à ce type de problématique que François va nous expliquer.
François Lucas : Bien, je vais essayer. Quelques mots peut-être sur le siphon de sol, Noémie peut-être que pour toi ce n’est pas très familier. Le siphon de sol qu’est ce que c’est ? C’est une cavité dans le sol. Donc on a besoin pour faire un siphon de sol de faire un trou, on va mettre comme un gros bol à l’intérieur et de ce bol on va amener une canalisation vers le réseau d’eaux usés. Quand on est au dessus d’une cave, d’un vide sanitaire, d’un sous-sol, d’un garage et autre en général tout va bien. Par contre lorsqu’on est dans un appartement, ou sur une maison de plain-pied véritablement où ça couterait très cher de faire une tranchée pour traverser la maison et passer un tuyau, on va opter pour une autre solution qui va être l’aspiration des eaux. Voila l’une des solutions qui va nous permettre de nous en sortir. Une bonde, la bonde c’est le système qui est là ; ou siphon de sol ; donc cette bonde on va la positionner là, ça on l’enlève et on met ça à l’intérieur, là on fait une petit saignée pour un tuyau en cuivre. On passe de l’autre côté. Et cette bonde, ce tuyau qui est là va être reliée à cette pompe, ce tuyau va arriver là. Et dans cette configuration de maison, on pourrait très bien dire : la pompe on la positionne ici, le tuyau va sortir là, on va le remonter, le raccorder là et la sortie de pompe, on va la raccorder sur la canalisation existante du lavabo puisqu’il y a déjà un départ d’eaux usés, de façon a rester au dessus du niveau de sol, de pas entamer des travaux énormes. Il faut un plombier, il y a une étanchéité à prévoir. Un bon carreleur qui aura bien placé la bonde et un électricien qui va placer le produit au bon endroit. Tu sais qu’on ne peut pas placer de l’électricité dans un voisinage immédiat de douche, donc là il y a des règles précises qui gèrent tout ça. Donc un électricien, un plombier, un carreleur et l’opération est tout à fait jouable.